Je vulgarise sans simplifier

Modifié par Clemni

Vulgariser sans trahir consiste à transmettre l’essence du savoir à tous les élèves. Les étapes clés de la démarche sont les suivantes.

1. Je commence par une situation concrète ou un fait étonnant

Il peut s’agir d’un incident réel, d’un fait d’actualité, d’un paradoxe ou d’une mise en situation simulée.

But : provoquer une « tension cognitive » qui interpelle l’élève, crée de l’intérêt et mobilise sa curiosité.

Exemple : « Pourquoi y a-t-il des panneaux solaires en hiver alors qu’il y a peu de soleil ? »

2. Je laisse les élèves formuler une question (avec guidage si besoin)

En classe, les élèves peuvent être aidés par des débuts de phrases :

  • « Pourquoi… ? »
  • « Comment se fait-il que… ? »
  • « Est-ce normal que… ? »

But : favoriser l’appropriation du sujet par l’élève, construire une « question structurante » qui guidera tout l’apprentissage.

3. Je montre une image ou une vidéo qui montre « tout »

L’objectif est de présenter un ensemble riche et signifiant, avant d’en isoler les éléments. Cela suit le principe « du global au détail », qui facilite la compréhension chez les élèves fragiles.

Exemples : un plan de circuit électrique complet, une scène de chantier, une carte d’un territoire avant tout découpage.

4. Je demande : « Qu’est-ce qu’on voit ? Qu’est-ce qui te surprend ? »

Cette question stimule l’observation active et déclenche l’analyse spontanée. Elle donne la parole à l’élève et fait émerger ses représentations initiales.

Phrases guidées possibles : « Je vois que… », « Ce qui me choque, c’est… », « Je ne comprends pas pourquoi… »

5. Je propose une tâche simple pour manipuler (carte mentale, dessin, mise en ordre)

Il s’agit d’une activité courte, concrète, avec peu d’étapes, mobilisant le visuel ou le geste. Elle sert à entrer dans le concept par l’action, sans surcharge cognitive.

Exemples : relier des pictogrammes à des notions, trier des cartes causes/conséquences, classer des images sur une ligne du temps.

6. Je guide la verbalisation avec des phrases modèles

Les élèves ont souvent du mal à exprimer ce qu’ils pensent ou comprennent. Je leur donne des amorces :

  • « Je pense que… »
  • « C’est peut-être parce que… »
  • « D’abord il se passe… ensuite… »
  • « J’ai compris que… »

Ces modèles sont collés sur les tables ou affichés dans la classe.

7. Je reformule ensemble le savoir, sans l’appauvrir

L’élève contribue à construire une phrase complète, avec l’enseignant. L’objectif est de conserver les notions clés, les liens logiques et d’utiliser un langage accessible sans retirer la rigueur.

Exemple : « un circuit fonctionne seulement s’il est fermé : le courant part, passe par l’ampoule et revient au départ. »

8. Je termine par une synthèse illustrée ou une fiche à compléter

Cela peut être une carte mentale, une frise, un schéma annoté, une fiche lacunaire. Cette étape fixe les apprentissages, renforce la mémoire et prépare à la réutilisation.

Exemple : compléter un schéma d’un circuit électrique avec des flèches et des étiquettes.

Source : Belsack, E., Questionnement et enseignement de l’histoire dans une classe primaire en pédagogie active : une étude de cas du point de vue du cadre de l’apprentissage par problématisation, 2023, thèse de doctorat, Nantes Université & Université Libre de Bruxelles.

Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr
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